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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 08:12
Le Cinquième Pouvoir

 

Dans un monde où l'imagination scénaristique n'est pas forcément la valeur cardinale d'une industrie presée, pourquoi ne pas surfer sur l'actualité pour sortir de bons thrillers politiques ?

Les sujets de fond peuvent-être porteurs, le grand public connaît déjà les protagonistes, et (avec un peu de chance), les personnes concernées se plaindront pendant tout tournage que le film ne reflète pas la réalité, ce qui fera un peu de publicité gratuite ne avance de phase (Y a pas de petits profits)

 

Quand un grand réalisateur s'y colle, ça peut donner Révélations ou encore The Social Netwwork. Mais quand un Yes Men sans trop de personnalité (réalisateur de Twilght 4 et 5...) s'embarque dans l'aventure, ça donne exactement ce Cinquième pouvoir : un film lisse et clinquant, qui s'accroche à son sujet (passionnant) pour masquer des carences artistiques de téléfilm grand public. Dans le genre, le dernier biopic sur Steve Jobs n'était pas mal non plus.

 

Le cahier des charges sera donc scrupuleusement respecté : le prologue est en fait la fin de l'histoire (comme d'hab), les acteurs se donnent un mal de chien pour ressembler à leurs modèles, on fait beaucoup de tourisme et on envoie la purée dans un montage frénétique pour ne surtout pas risquer de s'endormir.

Mais le manque de subtilité de la chose est rapidement évident. Comment prendre au sérieux un film "dossier" où TOUS les protagonistes se parlent en anglais qu'ils soient allemands, suisses ou français ? 

 

Par chance, le sujet est suffisamment intéressant pour ne pas se perdre en route, et Benedict Cumberbatch est un grand acteur, qui tente de donner à Julian Assange les quelques niveaux de nuance que le personnage mérite. Pour le reste, tout ceci manque tellement de personnalité que l'exercice en est frustrant.

Voir les américains se démener pour rattraper la publication de leurs câbles diplomatiques (et les insultes à tous les chefs d'état) aurait pu être savoureux, c'est à peine expédié. Etudier la réponse policière et gouvernementale à Wikileaks aurait été fort, on n'en parle même pas ... alors que Julian Assange se ballade libre comme l'air dans toute l'Europe. Pas de pression, peu de paranoïa...

 

Bref, un produit plus qu'un film... jusqu'au générique final, qu'une dernière scène vient interrompre. Une mise en abime, pleine d'ironie, de cynisme et de profondeur.

 

La scène dure 2 minutes et c'est la dernière. On aurait payé cher pour voir deux heures de cet acabit. 

 

 

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A la place, on nous ballade dans un New-York bis (très bien filmé d'ailleurs), pour accompagner Xavier dans des problèmes existentiels pas très intéressants. Et comme ça dure deux heures, on a largement le temps de s'ennuyer en route...

Si Klapisch voulait signifier par là qu'on s'emmerde nettement plus passé la quarantaine, objectif réussi.

Mais je ne suis pas sur que c'était l'idée. 

 

 

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