RADIOPourquoi l'audience d'Europe 1 ne décolle toujours pas

Pourquoi l'audience d'Europe 1 ne décolle toujours pas

RADIOLa radio du groupe Lagardère stabilise son audience en chute libre jusqu'ici (7,2% d'audience cumulée, soit près d'un point de moins qu'à la rentrée 2016)...
Patrick Cohen sur Europe 1
Patrick Cohen sur Europe 1 - SOLAL/SIPA
Laure Beaudonnet

L.Be.

L'essentiel

  • Europe reste loin derrière des leaders stables, RTL (12 points d'audience cumulée) et France Inter (11,1).
  • La radio avait changé 90% de ses programmes pour la rentrée de septembre.
  • Le premier sondage ne serait pas représentatif.

L’opération séduction n’a pas fonctionné comme prévu. Europe 1 est restée à son plus bas niveau d’audience historique depuis la rentrée malgré la métamorphose de sa grille. Selon les chiffres Médiamétrie publiés ce jeudi, la radio du groupe Lagardère stabilise son audience en chute libre jusqu’ici (7,2 % d’audience cumulée, soit près d’un point de moins qu’à la rentrée 2016) -elle perd 455.000 fidèles par rapport à la rentrée 2016-, mais reste loin derrière des leaders stables, RTL (12 points d’audience cumulée) et France Inter (11,1).

Europe 1 avait pourtant mis le paquet à la rentrée de septembre en changeant 90 % de sa grille, avec plus de 12 nouvelles émissions en semaine, et en recrutant le bankable Patrick Cohen, pour animer la matinale. Premier matinalier quand il était sur France Inter avant l’été, le journaliste n’a malheureusement pas fait de miracle. « En radio, quand vous reformatez, vous avez toujours un effet de cuvette, vous commencez par perdre des audiences avant d’en récupérer », explique Jean-Charles Verhaeghe, consultant et formateur radio chez My Conseils.

« Europe 1 a échappé à l’effet de cuvette »

« En fin de compte, Europe 1 a échappé à l’effet de cuvette et c’est une bonne nouvelle. On peut penser que les nouveautés doivent trouver leur rythme de croisière, mais il n’y a pas eu de fuite démesurée », poursuit le spécialiste. Il faudrait attendre la fin de la saison pour parler d’un véritable échec, le premier sondage ne serait pas représentatif.

Frédéric Schlesinger, directeur général du pôle radio du groupe Lagardère, fait la même analyse auprès de Puremedias. « J’ai toujours dit qu’il faudrait très longtemps pour parvenir à redresser cette radio qui est en chute importante depuis plusieurs années. (…) Nous avons toujours dit que le sondage qui paraîtra en avril sera celui qui est vraiment significatif pour nous. »

« L’audience, on la monte par les escaliers et on la descend en ascenseur »

Ces résultats sont décevants car, dans le milieu de la radio, il s’agit de l’un des feuilletons les plus suivis, mais pour Frédéric Schlesinger, il n’y a pas de surprise. « Lorsque nous sommes arrivés à Europe 1 avec Patrick Cohen et Emmanuel Perreau, tout le monde disait que cela annonçait un succès immédiat. Depuis, j’ai toujours tempéré en disant que ce ne serait pas le cas », poursuit-il auprès de Puremedias.

Déjà la semaine dernière, le PDG d’Europe 1 Arnaud Lagardère avait indiqué ne pas s’attendre à un redressement avant la fin 2017 de l’audience, évoquant « un processus lent ». La radio est un média d’habitude, il faut s’insinuer dans le quotidien. « L’audience, on la monte par les escaliers et on la descend en ascenseur », observe Jean-Charles Verhaeghe.

Loin devant, RTL paraît indéboulonnable, elle signe sa meilleure rentrée depuis 2002. De leur côté, France Inter, RMC et France Info n’ont pas l’air particulièrement troublées par la refonte d’Europe 1. Mais sur la durée, rien n’est gravé dans le marbre.

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