Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christoblog

Decision to leave

Dans ce dernier opus de Park Chan-Wook, tout est beau. La mise en scène est brillante, le scénario retors à souhait (pour peu qu'on arrive à suivre ses méandres jusqu'à la fin du film), l'image sublime, les acteurs et actrices formidables.

Et pourtant, par une sorte d'effet de magie noire, le film n'est pas exceptionnel, sans que l'on puisse bien comprendre ce qui manque : l'étincelle de l'émotion, un supplément d'âme ? Le vertige amoureux et sensuel qui m'avait saisi lors de la vision de Mademoiselle est ici totalement absent.

Mais malgré ces réserves, il faut quand même encourager les spectateurs à aller voir la dernière livraison du réalisateur de Old boy, car on y voit des effets et des idées qu'on a jamais vus ailleurs. Un exemple saisissant : le monde vu de l'intérieur d'un smartphone. C'est tout bête, mais l'effet est immédiatement surprenant. Le coréen est ainsi : il invente et survole son art, quitte à laisser parfois les enjeux narratifs de son film au bord du chemin.

Park Chan-Wook sur Christoblog : Thirst - 2009 (***) / Stoker - 2012 (***) / Mademoiselle - 2016 (****)

 

2e

Commenter cet article

J
J'ai bien fait de ne pas te lire avant de le regarder. Je n'aurais pas su quoi en penser d'autre, comme souvent. <br /> Vu de ma fenêtre, Park Chan-Wook prend une histoire à la Hitchcock, la vampirise et la vide de son contenu comme il goberait un oeuf, puis la lui réinjecte après l'avoir contaminée de ce qui fait la substance même de son cinéma, arty et pervers; au final on obtient un oeuf cocotte, très joli, mais un peu chelou. Autant une grande partie de l'oeuvre d'Hitchcock était une publicité avec poutres apparentes pour le freudisme, autant le punk du cinéma coréen est incapable de faire référence à la structure interne de personnages qu'il ne peut appréhender dans sa culture d'origine. <br /> Je veux dire, sans doute assez maladroitement, que si j'étais coréen, je ne verrais pas du tout le film de cette façon. D'où cette impression d'un long clip raffiné sans finalité autre que d'éblouir par sa virtuosité, et certes, peu de cinéastes surfent en ces hauteurs.
Répondre
C
Absolument d'accord avec ton commentaire ! En repensant au film, la dernière scène me revient brusquement en tête... c'est sûrement la meilleure du film.