EXIL FISCAL Ces tennismen français qui habitent en Suisse

Sabine PELLISSON - 02 févr. 2013 à 06:08 - Temps de lecture :
 | 
L’ensemble des joueurs français de l’équipe de Coupe Davis -à l’exception de Llodra- qui affronte les Israéliens ce week-end pour le premier tour, réside en Suisse. Comme Tsonga, Gasquet et Benneteau lors de la présentation des équipes à Rouen. Photo AFP/Charly TRIBALLEAU
L’ensemble des joueurs français de l’équipe de Coupe Davis -à l’exception de Llodra- qui affronte les Israéliens ce week-end pour le premier tour, réside en Suisse. Comme Tsonga, Gasquet et Benneteau lors de la présentation des équipes à Rouen. Photo AFP/Charly TRIBALLEAU

Quand le tennisman français Jo-Wilfried Tsonga affronte le Suisse Stanislas Wawrinka, ce n’est pas seulement un match de tennis c’est aussi un affrontement entre deux joueurs qui se connaissent et qui habitent à quelques kilomètres l’un de l’autre. Une rencontre fratricide ? Presque !

La raison est simple : 80 % des tennismen français sont partis du territoire français et résident en Suisse, en particulier sur le canton de Genève. On retrouve Gilles Simon et Richard Gasquet (à Neuchâtel), Gaël Monfils (à Trélex à côté de Nyon), Jo-Wilfried Tsonga (La Rippe, à côté de Nyon), Julien Benneteau ou l’actuel sélectionneur de l’équipe de France de Coupe Davis Arnaud Clément, à Genève. Bref l’équipe de France de Coupe Davis. À ces joueurs, on peut ajouter l’ancien capitaine et sélectionneur Guy Forget et le tennisman retraité, Arnaud Boetsch (à Genève). Sans oublier les filles, Marion Bartoli et Amélie Mauresmo, l’actuelle capitaine de l’équipe de Fed Cup (toutes les deux à Genève).

L’air pur du lac Léman a donc de véritables effets sur les sportifs car à cette liste de tennismen, on peut rajouter Sébastien Loeb (à Nyon) ou l’ex-champion de Formule 1, Alain Prost.

Les tennismen expliquent avoir choisi de résider en Suisse, car ils travaillent à l’étranger pendant la plus grande partie de l’année, tout en affirmant qu’ils continuent de payer des impôts en France. Dans une récente interview, en marge du tournoi de Melbourne, Jo-Wilfried Tsonga a expliqué qu’il est bien résident en Suisse, mais qu’il « donnait beaucoup d’argent au fisc français. » Lors de sa dernière déclaration d’impôts en 2011, il a payé environ 230 000 euros sur 47 jours de présence en France. Autre statut qui change la donne, le tennisman ne peut pas être considéré comme un salarié mais comme un entrepreneur. De plus, les sportifs doivent faire face à des carrières très courtes, sans sécurité sociale, ni retraite. Guy Forget, a souvent défendu le droit à s’expatrier des joueurs français, pour payer moins d’impôts alors qu’ils passent la majeure partie de la saison à l’étranger. Quant à Yannick Noah, il a fait un bref passage en Suisse de 1991 à 1993. Actuellement, il reste fiscalement basé en France.