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«On est arrivé(s)» : ne faites plus la faute !

Valery Kachaev/studiostoks - stock.adobe.com

ORTHOGRAPHE - «On est arrivés au point de rendez-vous» ou «on est arrivé au point de rendez-vous» ? Les deux formules se lisent souvent sur le papier. Mais sont-elles pour autant correctes ? Le Figaro revient sur leur bon usage.

Il est le pronom imbécile. Celui que les professeurs diabolisent à tout va et que nous médias, utilisons à profusion, pour éviter de nommer ceux dont nous parlons. Le «On». Voilà un obscur pronom qui fait légion dans nos conversations. «On va se reposer aujourd'hui», «on m'a dit qu'elle était d'accord», entend-on souvent répéter. Mais qui se cache donc derrière ces deux petites lettres qui hérissent nos crayons? Est-il correct d'employer ce fameux «on» tantôt au singulier tantôt au pluriel? Voilà les questions auxquelles va se tenter de répondre Le Figaro aujourd'hui.

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Et éviter de s'y noyer. Car le pronom «on» est pour ainsi dire aussi profond que sa définition. Heureusement pour nous, une bouée nommée Trésor de la langue française, nous évitera de finir nos interrogations en queue de poisson! Et surtout, de conclure de la réputation d'un mot qui fut, en réalité, dans ces premiers temps, le symbole de notre humanité... Comme le rappelle le dictionnaire, le «on» est issu du latin «homo». Il désignait à l'origine «l'être humain».

● On est arrivés, Nous sommes arrivés, Nous on est arrivés

L'Académie française rappelle sa courte histoire dans nos textes français, au prisme du récit du Chevalier au lion, dans sa rubrique Dire/ Ne pas dire . «Quand pour la première fois dans notre littérature, un paysan se revendique comme homme, bien qu'il ait été dans son portrait comparé à un chat, un loup, un éléphant, un cheval, une bête, un sanglier, il le fait en disant qu'il est uns hom.» Comprenez: «un homme». Une forme, précisent les sages, qui dans les phrasés de la même période signifiera également «on» et aura alors cette spécificité de pouvoir s'interchanger avec le mot «homme». Particularité, que l'on retrouve encore aujourd'hui, dans la formule «l'on».

Qu'en est-il alors de l'orthographe de nos verbes accordés au pronom «on»? Faut-il en faire une troisième personne du singulier ou plutôt une troisième personne du pluriel? L'Académie française nous éclaire encore.

Lorsque le pronom qualifie «un sujet dont on ignore le sexe ou le nombre», «des personnes indéterminées», l'usage veut que le participe ait un genre non marqué. C'est-à-dire un masculin singulier. Pour être correct, on préférera donc écrire: «On n'est pas sûr d'y arriver.»

Toutefois -et c'est là le hic!- comme le précisent les sages, il arrive parfois que le «on» puisse caractériser «telle ou telle personne». Dans ces cas-là, alors il faudra faire l'accord en genre et en nombre. Exemple: «On est allés ensemble faire les magasins», «On est arrivés très tôt, en famille, à la piscine aujourd'hui».

L'Académie précise par ailleurs, qu'il est préférable, selon le bon usage, d'éviter le redoublement du pronom, à l'oral, comme à l'écrit. On dira ainsi «nous sommes arrivés ou on est arrivés à l'heure» plutôt que «nous, on est arrivés à l'heure».

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20 commentaires
  • Jean-Pierre Comert

    le

    Il y a longtemps, c'était au XXe siècle, la question ne se posait pas. "On" était un pronom personnel, 3e personne du singulier. Jamais au pluriel. La règle a changé. Pourtant la tendance est à la simplification. Là on complique, parfois on met un "s", parfois on n'en met pas. Moche.

  • PhilBOARD

    le

    ON n'est pas plus avancéS ...

  • CINCINNATUS1

    le

    Deuxième paragraphe de l'article: ..."un mot qui fut, en réalité, dans ces premiers temps..." Ne serait-ce pas plutôt dans "ses" premiers temps ? Mais "on" a le droit de ne pas être d'accord.

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