Elle avait été suspendue d’antenne fin avril pour avoir signé une pétition appelant à voter Emmanuel Macron contre Marine Le Pen, après le premier tour de l’élection présidentielle. La journaliste Audrey Pulvar retrouve l’antenne de CNews dimanche 14 mai, mais doit renoncer aux invités politiques, a-t-elle annoncé au Parisien.
« C’est la décision de la direction, jusqu’à nouvel ordre. On est tombés d’accord sur notre désaccord, mais on a trouvé cette solution », précise la journaliste, qui revient avec une nouvelle version son émission « Dimanche Pulvar », à 18 heures sur la chaîne du groupe Canal+.
« On va continuer à parler de l’actualité politique et des faits de société majeurs avec des philosophes ou des économistes. Sauf que, là, je suis privée d’invité politique ».
Audrey Pulvar a déclaré au quotidien francilien ne pas avoir pu, comme elle le souhaitait initialement, couvrir la passation des pouvoirs entre François Hollande et Emmanuel Macron. « En signant cette pétition, je savais qu’il y aurait des conséquences, pas forcément agréables », confie-t-elle.
Outre la pétition, l’ancienne chroniqueuse d’On n’est pas couché a par ailleurs signé une tribune dans Le Monde, dans laquelle elle dénonçait « l’absence de mobilisation face à la présence de Marine Le Pen au second tour ».
Pas d’invités politiques pendant la période électorale
CNews, qui avait annoncé le 27 avril sa décision de suspendre la journaliste jusqu’à la fin de la campagne le 7 mai, au nom de la « déontologie » et de « la nécessité d’un devoir de réserve » des journalistes, a confirmé qu’Audrey Pulvar ne « ferait plus d’interview politique, pour protéger la rédaction et pour éviter d’être taxée » de partialité. La chaîne a précisé que la mesure n’était pas destinée à durer « ad vitam aeternam » mais qu’elle s’appliquerait pendant cette période électorale.
En 2010, la candidature à la primaire de la gauche d’Arnaud Montebourg, son compagnon de l’époque, a déjà entraîné sa suspension à i-Télé. « Ainsi donc (…) aujourd’hui, une femme serait encore condamnée à penser comme et par son compagnon », avait-elle regretté.
Audrey Pulvar, qui ne regrette « absolument pas » d’avoir pris position contre le Front national, « un parti qui reste d’extrême droite, raciste et xénophobe », s’« étonne d’avoir été assez seule dans la profession ». Elle avait été notamment soutenue par SOS Racisme et plusieurs personnalités politiques.
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