RadioScope - La radio numérique en 2009 - Le problème de la norme T-DMB
 

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 dossier

LA RADIO NUMÉRIQUE

I - POURQUOI PASSER AU NUMÉRIQUE ?

3)    Le problème de la norme T-DMB.

Terrestrial Digital Multimedia Broadcasting (T-DMB), littéralement Diffusion Multimédia Numérique Terrestre. Voilà la norme choisie par la France pour la diffusion de la radio numérique. L’autre solution était le DAB+ (Digital Audio Broadcasting), validé par l’ensemble de nos voisins européens. Les deux standards sont similaires, à quelques différences près.

Jérôme Hirigoyen, directeur de projet Radio Numérique à TDF : « Il y a une seule famille de normes : Euréka 147. Elle a d’abord donné lieu au DAB, déployé à la fin des années 90. La France avait démarré des émissions en DAB mais ce fût un échec commercial. Le T-DMB est une évolution du DAB qui offre des capacités multimédia (NDLR : comme des animations sur écran, la possibilité de naviguer sur un semblant de site web). En revanche, le T-DMB permet de diffuser moins de radios que le DAB, il est plus gourmand en bande passante. »

  En Europe, il n’y a que la France qui ait opté pour le T-DMB. D’autres pays l’utilisent néanmoins, comme la Corée du Sud, la Chine ou l’Inde. Certains acteurs dénoncent ce choix « franco-français ». Selon eux il est l’œuvre d’un lobbying important des grands groupes de radios « en 3 lettres » (RTL, NRJ). Ces réseaux, membres du GRN (Groupement pour la Radio Numérique), se sont explicitement prononcés pour le choix du T-DMB et ce choix les arrange, en quelque sorte : moins de place = moins de nouveaux concurrents potentiels. Cependant, le nombre de radios augmentera, y compris dans les plus grandes villes, et surtout dans les plus petites. Dans ces zones, les groupes « en 3 lettres » seront bien obligés d’accepter cette nouvelle concurrence. Pour peu qu’elle existe, certains en doutent.

 

Denis Péchon, directeur d’antenne de Coloriage, responsable de la commission RNT à la FERAROCK :

« Au lieu de profiter du numérique pour restructurer le paysage radiophonique, on se contente de reproduire un champ existant avec un nombre d’opérateurs à peine modifié. Dans le meilleur des cas, on aura une stabilisation de la situation en région parisienne, tout le monde aura une pleine fréquence. On n’en profite pas pour faire quelque chose de réellement modifié : la télé numérique c’est plein de nouveaux programmes.

Il y aura quand même de nouvelles radios ?

Dans la théorie oui, dans la pratique on ne peut pas dire. Sur la plupart des zones, le nombre d’opérateurs acceptables dans un premier temps c’est 5 ou 6 radios en plus maximum. »

Un récepteur de radio numérique Samsung vendu en Corée du Sud.

En effet, après l’examen des dossiers de candidature, le CSA n’a pas autorisé un grand nombre de nouvelles radios.

Un des avantages de cette norme T-DMB : elle facilite la mise à disposition pour l’auditeur de données associées au programme qu’il écoute. Le DAB permet d’afficher des images, le T-DMB va plus loin avec des animations, des liens hypertexte pour consulter, la grille des programmes ou regarder de petites vidéos en qualité réduite : une image toutes les deux secondes contre 24 images par seconde au cinéma.

Du point de vue opposé, de très nombreuses voix se sont élevées contre le T-DMB.  Sur son coût d’une part : très élevé dans un premier temps, avec la double diffusion analogique/numérique. Selon certains spécialistes, la facture devrait être divisée par deux ou par trois au bout d’un certain temps, une hypothèse réfutée par les petites radios. Autre inconvénient : le T-DMB ne permettrait pas une diffusion au-delà de 10km de l’émetteur et ne serait pas adapté aux zones rurales. Il est vrai que cette norme est très gourmande en bande passante (elle a été conçue pour la télévision). Cependant, avec des installations d’antennes suffisantes (plusieurs centaines dans toutes la France) le problème pourrait être résolu mais pour certaines radios locales de proximité, 10 ou 20km de couverture c’est la zone qu’elles couvrent déjà aujourd’hui. De plus, dans la région lyonnaise par exemple, les tests en cours permettent une diffusion continue sur 150km. Quand aux éventuels risques des antennes pour la santé : « Nous respectons les normes en vigueur pour les citoyens comme pour les équipes d’intervention » assure Jérôme Hirigoyen de TDF.

Dans tous les cas, avant de porter une conclusion définitive il faudra voir à l’usage, dans les premières années de l’entrée en vigueur de la radio numérique. Attendons donc encore un peu…

       

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