Best Joker de l'histoire (et j'emmerde Heath Ledger... non je plaisante) !

Batman est, avec Superman, le héros de comics le plus connu, populaire et apprécié qui soit. Non seulement il est l’un des très rares super-héros sans super pouvoir, mais en plus il est parmi ceux qui ont un univers infiniment étendue et qui ont connu de nombreuses dérives et adaptation aussi bien en comics qu’au cinéma.


La toute première a été un nanar et date des années 1960, donc autant ne pas en parler. La première adaptation à avoir connu un franc succès auprès du public fut celui de 1989 réalisé par le maître du gothique et de la mort comique, Tim Burton qui s’était déjà illustré avec Bettlejuice précédemment. Si pour certains raison le film a fait scandale auprès de certains fanboys, de l’autre le succès était au rendez-vous avec la rentabilisation mondial de plus de 410 millions de $ et un Oscar pour les décors en 1990.


La première fois que j’ai vu ce Batman je n’étais pas assez mûre pour l’apprécier pleinement comme je l’aurais voulu, je commençais juste à m’intéresser au justicier chauve-souris ainsi qu’à la filmographie de Burton et je suis passé à côté d’énormément de chose, d’ailleurs il en fut de même pour les Batman de Nolan et le second Batman de Burton. Preuve encore une fois que revoir un film une seconde fois quelques temps après permet toujours d’enrichir son opinion vis-à-vis d’un film. Et pour le coup je l’ai adoré de A à Z en le revoyant à nouveau, même si Burton n’avait pas le film totalement entre ses mains, c’est à 90% du Tim Burton et du grand Batman tout craché comme on l’aime et la manière de raconter l’histoire aussi m’a plu.


En termes de mise en scène, de décors et d’univers, on retrouve tout ce qui caractérise à la fois l’univers de Burton mais également celui de Batman. La noirceur des rues et des bas-quartiers de Gotham, le costume de Batman qui est très classique mais réussi et colle au mieux à l’homme chauve-souris, les dimensions de grandeur d’échelle lors des plans à l’intérieur du manoir de Bruce Wayne, les plans et cadres penchés sur le côté qui arrivent à installer l’ambiance sombre et inquiétante que doit inspirer le justicier mais aussi la menace et la criminalité qui fait tout le charme de cette vile constamment en proie au mal et qui a besoin de Batman pour qu’un semblant de justice soit présent. En fait Burton va très loin pour symboliser ce justicier,


à commencer par l’introduction ou il filme, pendant toute sa durée et avec le main theme du justicier en fond, le logo de Batman sur les côtés avant de le filmer de face pour l’iconiser pleinement et lui donner une certaine majesté qui est la bienvenue pour un homme de sa trempe.


On arrive aussi à retrouver ce que Burton aime installer dans plusieurs de ses films : à savoir les monstres à l’apparence humaine en les personnes de Batman et du Joker.


Mais ça, je le garde pour la partie scénario et personnages. En tout cas, Burton s’est bien imposé à travers sa réalisation et ses décors,


notamment avec l’usine chimique qui devient symbolique car lieu de naissance du Joker


ou l’immensité du manoir de Wayne et sa fameuse Bat Cave qui sont tellement gothique et noir qu’ils en deviennent fascinant, de même pour la technologie à la portée du justicier masqué, que ça soit la Batmobile, son Bat-grappin que l’on retrouvera dans plusieurs jeux vidéos sur le super-héros par la suite ainsi que la série animée des années 1990 ou son savoir incommensurable qui est également mis en œuvre ici, bref, du pure Batman comme on l’aime.


Mais bien sur, Batman ne serait peut être pas si Batman sans une bonne musique et un thème pour accompagner chacune de ses apparitions. Heureusement ça tombe bien, Danny Elfman s’en est chargé et son travail, ainsi que celui de Prince pour les chansons, est devenue culte auprès des fans grâce à l’aspect sombre et de grandeur que l’on retrouve dans l’instrumentation. Le main theme en lui-même est toujours aussi génial, on la retrouve même dans la série qui a vu le jour par la suite et pour ma part j’ai du mal à ne pas repenser à cette musique quand on parle du justicier. Donc ouais, le travail de Danny Elfman sur ce film reste un modèle d’orchestration pour un film de super-héros.


Voyons ce que vaut le casting maintenant en commençant bien sur par l’interprète de Batman : Michael Keaton qu’on aimait et qu’on aime toujours confondre avec Julieu Lepers pour la grosse blague. En tant que Bruce Wayne, il a du charme et on aime avoir une conversation avec lui, il reste assez mystérieux pour qu’on ne s’ennuie pas et on apprend à le connaître petit à petit à travers le personnage de Vicki Vale. Quant il devient Batman, il fait forte impression dés sa première apparition qui a du en plaire à plus d’un pour ceux qui ne lise pas les comics, on joue avec le mystère autour du personnage pour les néophytes et ceux qui connaissent déjà son identité devraient pas s’ennuyer, à part peut être ceux qui espéraient voir le film principalement tourné autour de Batman sans qu’on cache le mystère au public. Mais vous savez, Batman reste le centre de l’histoire sans pour autant être le personnage central et contrairement à Mad Max : Fury Road (super film en passant, allez le voir en masse), on apprend à connaître le personnage car il fascine donc on peut très bien accepter cette approche.


Parlons-en d’ailleurs avec le personnage totalement inventé dans ce film, Vicki Vale, campée par Kim Basinger.


Elle fait office de témoin et de représentation du spectateur dans ce film pour aider le public lambda à s’intéresser à Batman, ce qu’il représente, ses ennemis, son code moral et tout ce qui le compose.


Et franchement, elle le fait parfaitement bien. Kim Basinger, en plus d’être somptueuse à voir, s’en sort très bien et elle n’oublie pas d’être un personnage, ici une journaliste qui se prend de passion pour Bruce Wayne et son histoire comme nous, les fans, qui s’attachent petit à petit à Bruce Wayne et apprennent à le connaître.


Et histoire d’ajouter un petit coup de marteau à cela,


elle n’a pas une liaison amoureuse avec Bruce pour rien la demoiselle.


Sans oublier qu’elle permet de raconter l’histoire du film d’une autre manière que la plupart des blockbusters habituels sur les super-héros qui sortent dernièrement, j’en reparlerais plus bas mais en tout cas, je n’ai aucun reproche à faire en ce qui concerne le personnage témoin.


Mais soyons honnête les gens, si il y a bien un point dont j’ai envie de parler dans tout ce film, c’est le cador en puissance des acteurs, celui qui en a terrifier plus d’un dans Shining, celui qui a marqué tout un public, Jack Nicholson : en Joker !


Et je le clame, ce Joker est le meilleur de tous, et le premier qui viendra me dire que Heath Ledger est meilleur, on en reparle dés que j’ai revu les Batman de Nolan. Et de toute façon, ça ne changera rien au fait qu’ici le Joker est juste parfait en terme d’écriture :


il a une introduction et contrairement aux films de Nolan, Burton lui a donné un passé et une histoire pour montrer que sa folie ne venait pas de nulle part, il le symbolise même avec le jeu de carte de Jack Napier et la carte du Joker à un moment,


et Nicholson est ultra fendard en tant que prince du crime. Il a même plusieurs répliques devenue culte et mémorable comme



As-tu jamais dansé avec le diable au clair de lune



Ou encore :



J’ai la tête de quelqu’un qui plaisante ?



Ou encore :



On ne vous a jamais dit que le rire, pouvait tout guérir ?



Je vais pas tous les faire, y’en a trop pour tous les citer. Il est drôle, il est terrifiant quand il le faut, il représente une vraie menace pour Gotham, son rire est superbe de même que son maquillage que j’adore personnellement, et ses motivations sont crédibles, après c’est sur que sur ce point il y a à redire mais en tant que tel j’aurais juste une petite déception vis-à-vis de son personnage. Pour le reste, c’est top de chez top.


Michael Gough, le regretté, joue le majordome en personne de Bruce Wayne, Alfred qui inspire ce qu’il doit inspirer : de la sympathie et de l’attachement à son égard comme Wayne en fait preuve avec celui qui constitue ce qui lui reste de famille. Donc pas grand-chose à dire ici mais le travail est bien fait.


En ce qui concerne le commissaire Gordon et Harvey Dent, joués par Par Hingle et Billy Dee Williams sont au final très anecdotique. Les acteurs font le travail mais le film n’en fait rien au final, ce qui est dommage quand on sait qui ils sont à la base. Les patrons de la pègre de Gotham, pareil, ils sont plus anecdotiques qu’autre chose également et on les oublie rapidement. En revanche, le numéro 1 du Joker, Bob, on le garde en tête un moment quand même puisqu’il a quand même un temps d’apparition suffisant pour lui,


mais vu qu’il meurt de la même manière qu’un chien qu’on pique, il n’en est pas pour autant mémorable.


Donc, ouais, les principaux personnages font la grande force du film, à savoir Batman, Vicki, le Joker et Alfred.


Terminons par le dernier point de cette critique, le scénario dont on remarque rapidement une chose : Batman et le point central de l’histoire,


mais c’est Vicki Vale l’héroïne, alias le spectateur. Toute l’histoire et l’univers de Batman est vu par ses yeux pendant la majeur partie du film, elle vit les évènements dont elle est témoin et ses réactions sont en bonne logique avec celui qu’aurait tout spectateur normal sans jamais que ça soit exagéré ou saoulant.


Il y a certains moments ou le film choisit à juste titre de s’intéresser à Batman ou au Joker, à savoir lors des scènes d’actions ou quand les personnages ont une évolution dans leur agissements ou leur mentalité. Tiens petite remarque rigolote


en parlant de Vicki et du Joker quand il tombe amoureux, est-ce que c’était censé être une réponse d’un personnage de comics avec un protagoniste fictif représentatif du spectateur dans un univers qu’il découvre ? J’veux dire, je ne pense pas qu’une femme serait heureuse de savoir qu’un psychopathe comme le Joker est amoureux d’elle, mais je suis sur que c’est un élément auquel Burton a réfléchit dans son film, ce qui est très drôle en soi je trouve.


De plus, pour parler un peu plus du Joker et de Batman, tout ce qui fait qu’on adore ces deux personnages et leur face à face est présent mais Burton l’a renforcé


en utilisant le passé de Bruce Wayne dans lequel c’est justement Jack Napier qui tue ses parents et que Bruce retrouvera plus tard grâce à la réplique fétiche du bandit, et Batman a involontairement donné vie au Joker en le faisant tomber dans la cuve d’acide d’une usine de produit chimique. En d’autres termes, chacun a donné vie à un personnage diamétralement différent en s’autodétruisant chacun leur tour, ce qui rend leur liaison de Némésis plus passionnant encore. Ils sont liés, chacun justifie les actions de l’autre, et ça c’est juste la grande classe.


Et ça fait marcher quasiment tout le film, le face à face entre ces deux personnages, l’un étant le héros préférés de beaucoup de fanatique de comics, et l’autre le super-méchant le plus apprécié de tout fan de comics qui se respecte.


En fait, ma seule déception au sujet de Joker,


c’est sa mort qui est juste à chier, j’suis désolé mais c’est vrai. Quand on a un méchant aussi bien fait dans un film en plus d’être joué par Nicholson, on ne le fait pas clapser en le faisant tomber d’une église, c’est nul, juste nul. Mais là je pense que c’est plus les producteurs qui avaient une légère main mise sur ce point là.


Dommage quand on pense ce que ça aurait pu donner si Burton avait un contrôle totale.


Donc, pour venir à bout de tout cela, je dirais tout simplement que ce film est proche de l’exemple parfait d’un film de super-héros. Personnages passionnant et univers gothique envoûtant dans lequel un réalisateur arrive à mettre sa patte, musique et décors qui aident à aimer cet univers, réalisation réussie que ça soit pour l’ambiance ou les scènes d’actions, et une histoire très solide qui exploite comme il faut cet univers. Subjectivement, je garde une préférence pour Batman : Le défi mais ça n’empêche pas que je suis un fan absolue du travail de Burton avec ce film. Si vous avez adoré la saga Nolan mais que vous n’avez pas encore eu l’occasion de voir ceux de Tim Burton, laisse vous tenter, vous serez très probablement surpris.

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