Critique : Sans un bruit

Le son de la famille

Fiche

Titre Sans un bruit Titre VO A Quiet Place
Réalisateur John Krasinski Scénaristes Bryan Woods, Scott Beck, John Krasinski
Acteurs Emily Blunt, John Krasinski, Millicent Simmonds, Noah Jupe
Date de sortie 20 / 06 / 2018 Durée 1h 30
Genre Drame, Horreur, Science fiction, Thriller Budget 17 000 000 $

Une famille tente de survivre sous la menace de mystérieuses créatures qui attaquent au moindre bruit. S’ils vous entendent, il est déjà trop tard.

Photo du film Sans un bruit (A Quiet Place en VO) avec Emily Blunt
Surtout ! Mais surtout, ne pas péter.

Critique

Gros succès dans le pays où les immigrés illégaux sont séparés de leurs enfants, Sans un bruit débarque ENFIN dans le pays où un collégien interpelle le président de la République comme si c’était son pote. Pratiquement un mois et demi plus tard, en passant, mais je n’ai rien dit. Bref, attaquons la critique.

Jim sans Pam, ni Dwight

Je ne peux pas m’empêcher d’avoir une petite pensée émue pour mes années The Office. Qu’est-ce qu’il a mûri depuis, Jim (John Krasinski pour les néophytes). Il vient de boucler avec Sans un bruit son premier film en tant que scénariste, réalisateur, producteur et acteur (tout ça, en même temps). Par contre, point de Pam pour incarner sa femme dans le film mais sa vraie femme (Emily Blunt – ça va, tu suis ?). Tandis que Dwight Schrute est remplacé par de véritables monstres. Pour s’imaginer Sans un bruit comme la suite de The Office, il faut faire de sacrés efforts d’imagination. D’autant plus que ça ne rigole pas. Surtout pas malheureux, rire est synonyme de mort dans ce monde.

L’ennui des morts qui marchent

Quand, comme moi, on a bouffé des heures et des heures de The Walking Dead, difficile de ne pas ressentir une pointe de lassitude devant Sans un bruit quand on se retrouve à vivre les séquences « je vais faire mes courses dans un supermarché délabré », « j’essaie de trouver des survivants », mais le pire reste tout de même « la vie à la ferme dans un monde post-apocalyptique ». J’ai pourtant essayé de me raisonner en me disant qu’il s’agit de passages obligatoires pour tout film du genre tentant d’installer un contexte réaliste. Mais rien à faire, j’ai vraiment ressenti de l’ennui.

Échange vibration contre son

Fort heureusement, on retrouve beaucoup de bonnes et intelligentes idées qui permettent d’atténuer la faim de l’ennui. Ces idées sont une résultante du pitch : les monstres attaquent au son. En bref, ce sont comme les Graboids de Tremors mais en remplaçant les vibrations par le son et en multipliant la puissance des créatures. Celles-ci sont d’ailleurs réussies. La faible budget m’inquiétait au départ, mais nickel. RAS.

La famille au cœur de l’histoire

Néanmoins, à la différence de Tremors, simple sympathique série B. Sans un bruit ajoute un contexte familial puissant. Les principaux protagonistes sont le couple Krasinski/Blunt et leurs enfants dont une fille sourde. Cette dernière est un personnage vraiment intéressant, d’autant plus que l’actrice est réellement sourde, et elle permet d’ajouter un contexte encore plus réaliste via l’utilisation de la langue des signes (une des nombreuses bonnes idées). C’est véritablement mon coup de cœur. J’ai trouvé la famille suffisamment charismatique pour être immédiatement attachante et faire en sorte que je sois inquiet pour eux. J’ai même été jusqu’à être plusieurs fois ému.

Dans le genre horrifique, je n’ai gère été étonné par la structure mais elle permet de délivrer un suspense parfois suffoquant. C’est con, mais le contexte et mon attachement aux persos faisaientt qu’inconsciemment, je retenais mon souffle pour ne pas faire de bruits. La scène d’ouverture et la condition du personnage d’Emily Blunt contribuent beaucoup à ce suspense. Pour résumer, c’est de l’efficace.

Par Christophe Menat soulagé de pouvoir faire du bruit à nouveau, le 21 juin 2018.

Photo du film Sans un bruit (A Quiet Place en VO) avec John Krasinski
Jim, alors lassé de Dwight, décide de remonter le temps pour tuer ce dernier alors qu’il n’est encore qu’un enfant.

Conclusion

On pourrait vendre Sans un bruit comme un simple sosie de Tremors où les créatures auraient troqué leur sensibilité aux vibrations pour celle au son. Seulement, le film de John Krasinski est bien plus que ça. Il offre des personnages attachants, un suspense suffocant (et pas qu’une fois) et de l’émotion (pas qu’une fois, non plus). Seul regret, un côté The Walking Dead qui m’a un peu ennuyé tant la série m’a lassé, mais en étant objectif, difficile de faire autrement.

+

  • Famille attachante
  • Pas mal de bonnes idées
  • Suspense suffoquant

  • Côté The Walking Dead soûlant
7/10

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