« Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse. »

Thomas Vinterberg (Festen - 1998 & La Chasse - 2012) continue de faire rayonner le cinéma danois en dehors de ses frontières. Avec Drunk (2020), le réalisateur s’est intéressé à la théorie du psychologue norvégien Finn Skårderud, selon laquelle « l'homme serait né avec un taux d’alcool dans le sang qui présenterait un déficit de 0,5g/ml ». Et si c’était vrai ? A quoi ressemblerait notre vie de tous les jours si nous étions constamment sous l’emprise de l’alcool ? C’est à cela qu’a voulu répondre le réalisateur, en brossant le portrait de quatre amis (et accessoirement instituteurs), qui décident de mettre en pratique cette théorie pour le moins farfelue, en s’astreignant à un régime drastique, celui d’atteindre 0,5g/ml d’alcool dans le sang, afin de voir si leur quotidien n’en serait que meilleur.


S’ensuivra une expérience aussi loufoque que chaotique. Contrairement à ce que certains pourraient croire, le réalisateur ne réalise pas ici une ode à l’alcoolisme, loin de là. Il montre clairement les effets néfastes que cela peut engendrer au long terme. Il brosse un portrait touchant de ces quatre hommes dont certains ont une vie de famille, d’autres sont célibataires ou moribonde. Cette expérience devient alors un prétexte pour se rassembler, picoler et chasser la routine.


Mais il y a un cinquième personnage qui joue un très grand rôle ici, il s’agit de l’alcool. Rarement l’alcool n’aura été si bien mis en avant, entre les scènes de dégustations, les séances de murges, les préparations de cocktails (avec les verres savamment sortis du congélateur), le réalisateur film tout cela avec une minutie remarquable.


Tantôt triste, tantôt chaleureux, enivrant & drôle, puis particulièrement sincère & émouvant. Le film ne cesse de nous balader, comme pour mieux nous surprendre, comme en témoigne cette magnifique scène de fin, entre renoncement & fatalité.


Si l’alcool vous change & vous transporte, il n’est pas toujours synonyme de bonheur.
« Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse. » (Alfred de Musset)


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le 21 oct. 2020

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