C’est une lourde défaite pour Canal+. Ou une belle victoire pour France Télévisions, c’est selon. La Lettre A explique que la chaîne cryptée ne recevra pas les 44 millions d’euros qu’elle réclamait au service public. Le tribunal de commerce de Paris a débouté Canal+ de sa plainte pour "parasitisme". Les faits remontaient à janvier 2017. Canal+ contestait la diffusion de "Vu", une émission de zapping quotidienne, réalisée par Patrick Menais.

Ce dernier n’est pas un inconnu du côté de la chaîne cryptée : jusqu’à son licenciement pour faute grave en 2016 (un motif annulé par la justice ensuite), il était à la tête… du "Zapping" de Canal+. Voir un programme qui reprenait "le concept, la construction, l'esprit et le format" de sa propre émission s’avérait être du "parasitisme" pour la filiale de Vivendi, qui avait saisi la justice et réclamait 44 millions d’euros de dommages pour préjudices financier, moral et d’image. Ce montant se justifiait par les trois années de recettes publicitaires perdues selon la chaîne.

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De "nombreuses différences"

Il s’agissait là d’un nouvel épisode dans le conflit opposant Canal+ à son ex-salarié. Après la fin du "Zapping", qu’il avait créé en 1989, Patrick Menais avait déposé les marques "Zapping" et "L’année du zapping" auprès de l’INPI, avant de faire machine-arrière en raison d’une plainte de son ancien employeur, finalement retirée à son tour. Canal avait attaqué sur un autre terrain et visait cette fois "Vu". Mais les juges ont noté "de nombreuses différences" entre l’émission de France Télévisions, diffusé sur France 2 puis sur France 5.

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Selon eux, "rien n'interdisait à France télévisions de confier une émission à une équipe de salariés expérimentés disponibles sur le marché du travail" en recrutant Patrick Menais et son équipe, qui n’étaient liés par aucune clause de non-concurrence à Canal+. Autres points soulignés : France Télévisions a attendu « plus de six mois » entre la diffusion de "Vu" et la fin du "Zapping" et il était "naturel" de voir des similitudes entre ces deux émissions de zapping. Seule bonne nouvelle pour Canal+ dans ce dossier : la chaîne n’aura pas à payer 1 million d’euros pour procédure abusive, comme le réclamait France Télévisions.