Politique

Nicolas Hulot salue les avancées du gouvernement en écologie

L'ancien ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a salué vendredi les annonces du gouvernement en matière d'écologie tout en réclamant d'aller plus loin face aux enjeux climatiques.

"Tant mieux si le gouvernement s'organise pour planifier cette transition sociétale", a déclaré Nicolas Hulot sur BFM TV. "Si on ne veut pas démoraliser les gens, ne pas décourager le gouvernement, il faut savoir apprécier ce qui va dans le bon sens"

Charles Platiau

L'ancien ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a salué vendredi les annonces du gouvernement en matière d'écologie tout en réclamant d'aller plus loin face aux enjeux climatiques.

Lors de son premier conseil de défense écologique (CDE), jeudi, le gouvernement a annoncé une accélération de sa politique écologique, à trois jours des élections européennes.

Parmi les mesures figurent la fin programmée du projet "Montagne d'or" en Guyane, l'augmentation du nombre de réserves naturelles sur le territoire et une hausse des prêts pour la rénovation énergétique des logements sociaux à hauteur d'un milliard d'euros.

"Tant mieux si le gouvernement s'organise pour planifier cette transition sociétale", a déclaré Nicolas Hulot sur BFM TV. "Si on ne veut pas démoraliser les gens, ne pas décourager le gouvernement, il faut savoir apprécier ce qui va dans le bon sens."

Il salue notamment la création du CDE, décidé après le "grand débat" de ce début d'année, qui réunira régulièrement des ministres autour de questions d'écologie.

"J'aurais adoré qu'on fasse ça du temps où j'étais au gouvernement parce que cette transition de société, je ne pouvais pas la piloter, la conduire tout seule", a dit Nicolas Hulot.

Mais ce n'est pas "suffisant", a-t-il ajouté. "On ne va pas en rester là parce que la situation ne nous permet pas de nous satisfaire de l'instant."

Un "changement de matrice"

Les élections européennes sont cruciales, selon lui, pour faire émerger un modèle "économique, social et écologique compatible et qui nous permette de rentrer les yeux grands ouverts dans le 21e siècle".

Il a insisté sur l'importance de "s'extraire d'un modèle économique qui a eu ses vertus mais qui, aujourd'hui, est un médicament qui empoisonne" car il est "basé sur une exploitation illimitée des ressources limitées".

Le militant écologiste, qui avait claqué la porte du gouvernement en août en dénonçant une politique de "petits pas", ne donne pas pour autant de consigne de vote afin de ne pas se "substituer à la conscience des gens" tout en se disant "heureux de voir qu'il y a une rivalité assez féconde sur les enjeux écologiques, ce qui n'était pas le cas autrefois".

Il admet qu'il puisse y avoir une "part de stratégie" de la part du chef de l'Etat dans le fait d'annoncer ces mesures à quelques jours du scrutin, mais il dit ne pas douter de la sincérité de ce dernier sur ces sujets.

"Arrêter la critique politicienne"

La tête de liste Europe Ecologie-Les Verts, Yannick Jadot, a dénoncé vendredi sur Public Sénat une forme d'opportunisme de la part de la majorité présidentielle et une volonté de "ratisser l'électorat écolo". "A un moment donné, j'espère que les Français vont faire la différence entre ceux qui parlent et ceux qui agissent", a-t-il dit.

Pour l'ex-ministre Vert Pascal Canfin, recruté par La République en marche (LaRem) sur sa liste commune avec le Mouvement démocrate (Modem), "il faut arrêter la critique politicienne".

"Si on avait fait le conseil de défense écologique après les élections, quelle aurait été leur réaction 'pavlovienne'? Ils auraient dit : 'Vous le cachez parce que vous n'osez pas le faire avant les élections'", a-t-il dit sur Europe 1.

(avec Reuters)