Loire Difool: «À 12 ans, j’étais sur SWK, une radio libre de la Cotonne»

À plus de 50 ans, ce Stéphanois continue à s’amuser sur Skyrock où, depuis plus de 20 ans, il est à l’écoute des auditeurs. Petit direct pour un « Vrai/Faux » avec lui, d’Italie, où il passe ses vacances avec, en fond musical, la mer, le vent, et la langue italienne.
Propos recueillis Muriel CATALANO - 03 août 2019 à 12:00 | mis à jour le 03 août 2019 à 12:09 - Temps de lecture :
 | 
L’animateur n’a connu que quatre radios dans sa vie.  Photo Progrès/fournie par Skyrock
L’animateur n’a connu que quatre radios dans sa vie. Photo Progrès/fournie par Skyrock
À 10 ans, vous imaginiez des grilles de programme sur vos cahiers d’école avec des noms d’animateur.

Vrai. « Je dois encore les avoir à la maison. J’avais imaginé une radio qui proposait des choses qui n’existaient pas ailleurs, un peu comme aujourd’hui. Une radio très musicale avec des animateurs qui passaient des disques. Je m’amusais. Et comme j’étais tout seul, j’en étais le directeur. »

Vous écoutiez, enfant, la radio de 5 heures du matin jusqu’au soir ?

Vrai. « Chaque fois que je pouvais l’allumer, elle était en fond sonore. Si elle était éteinte, je faisais des blagues au téléphone avec mes cousines. Je tiens cette habitude de mes grands-parents qui aimaient bien écouter la radio. Je pressais le bouton sur des stations étrangères auxquelles je ne comprenais rien. Transmises en ondes courtes, elles avaient une qualité sonore abominable. À cette époque, la radio, gérée par les états, était un moyen de pression. C’était marrant d’entendre les Américains ou les Russes donner des nouvelles de ce qui se passait en France, elles étaient différentes. Ça continue aujourd’hui avec internet. »

À 12 aussi, vous animiez une émission sur une radio libre ?

Vrai. « C’était SWK, une radio libre de musique alternative de la Cotonne. J’y ai animé mes premières émissions, le samedi. J’y suis resté deux mois. Après, j’ai bossé à l’ancêtre de M’Radio, Radio Centre-Ville. Elle avait été montée par des commerçants. Elle était très jeune, très musicale, avec beaucoup de hits et de jeux. Elle cartonnait, atteignait les 17 points, aujourd’hui Activ ou Scoop doivent tourner autour de 8-9 points. J’assurais la tranche 9-11 heures et 17-20 heures. Déjà, j’étais à l’antenne le matin et le soir. Après, leur projet a été de donner à la station un format plus adulte, un peu à la Chérie FM. Ça ne m’intéressait pas. Je suis alors monté à Paris. Quelques semaines plus tard, j’intégrais Fun radio. J’avais envoyé trois maquettes et ils m’ont appelé pour faire la nuit et les week-ends. J’en suis parti en 1996 parce qu’ils voulaient proposer sur leurs ondes un truc un peu plus sage. »

En vacances, vous emmeniez vos parents visiter des radios ?

Vrai. « C’est fou. Mes parents m’avaient emmené visiter des émetteurs de radios en Andorre. À l’époque, les stations qui diffusaient en France devaient avoir leur émetteur à l’étranger sauf France Inter. J’avais 10 ans, j’avais parlé pour la première fois au micro dans un des studios. Mes parents m’ont toujours encouragé. Si j’en suis là, c’est grâce à eux. »

Pendant un an, vous avez été privé d’antenne parce que vous êtes parti de Fun’radio pour Skyrock.

Vrai. « J’avais signé un contrat d’exclusivité qui m’empêchait de travailler sur une radio concurrente. Je l’ai assez mal vécu mais cette période m’a permis de digérer mon départ et de préparer ce que je voulais faire sur Skyrock. »

« Je me sens comme un pote qui donne des conseils »

C’est encore aujourd’hui votre père qui gère vos affaires, négocie votre salaire ?

Vrai. « Je l’ai envoyé deux ou trois fois parce que ça me prend la tête de parler d’argent. »

Vous aimez réveiller, endormir, les auditeurs mais pas déjeuner avec eux ?

Vrai. « On a plus de liberté sur la tranche du soir, on ne sait jamais de quoi on va parler, et le matin, on accompagne les auditeurs, on démarre la journée avec eux. »

Voilà plus de 20 ans que vous animez Radio libre sur Skyrock et écoutez les confidences sexuelles de vos auditeurs. Vous vous sentez aujourd’hui plus psychologue qu’animateur ?

Faux « Je me sens plus comme un pote qui donne un coup de main, un conseil. Lovin’Fun avec le Doc, c’était plus ça. On fonctionnait très bien ensemble. C’est une émission où on parlait du sida, des rapports amoureux, on ne jugeait pas les gens. »

Vous avez délocalisé une de vos émissions à Saint-Étienne ?

Faux. « J’aimerais bien. Avec le Doc, on avait fait deux mois dans un train. J’assure deux émissions par jour, c’est compliqué à délocaliser, il faut du temps, des moyens. Et il faut pouvoir intéresser toute la France à Saint-Étienne. »

Et la télé ?

Vous avez voulu faire de la radio parce qu’avec votre grand nez, vous pensiez que la télé vous bouderait ?

Faux. « L’apparence oblige à cacher des choses. La radio a un côté léger, vrai, à la télé, lorsqu’on a envie d’un projet, ça dépend de plein de personnes. La radio laisse place à l’imaginaire. Ni le soir, ni le matin, nous ne sommes filmés à Skyrock excepté lorsqu’on a des invités et si ça amène quelque chose. »

Radio rap

Comme vous êtes quotidiennement cinq heures à l’antenne sur Skyrock, vous n’écoutez que du rap ?

Faux. « Je suis ouvert à plein de choses, rapper, c’est parler sur de la musique. Il y a plein d’univers différents dans le rap. Orelsan et Niska ne disent pas la même chose, n’ont pas le même vécu, mais ils se retrouvent diffusés sur Skyrock. »

Newsletter. Les sorties et loisirs de ce week-end
Chaque vendredi

Découvrez nos sélections d'activités et sorties pour inspirer vos week-ends.

Désinscription à tout moment. Protection des données