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Fin de carrière pour Benjamin Macé?

Benjamin Macé dit stop. (Martin) (L'Equipe)
Benjamin Macé dit stop. (Martin) (L'Equipe)

Le Français Benjamin Macé (25 ans) arrête sa carrière. Faute de moyens.

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Il aurait pu disputer ces Mondiaux de sprint à Astana (ce samedi et dimanche). Mais Benjamin Macé était malade le jour des qualifications. «Ça fait mal au cœur de finir la saison comme ça, un peu prématurément», avoue-t-il. Dans la voix du jeune homme de vingt-cinq ans, on ressent une détresse qui déborde largement de cette absence au Kazakhstan. «J’arrête et je commence un petit boulot lundi. Je n’ai plus de sous et il faut que je reprenne mes études, que je trouve un DUT à la rentrée.» Triste épilogue d’une carrière qui restera inachevée et pointe à nouveau la galère que vivent les patineurs de vitesse français.

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Toute la saison dernière, Alexis Contin, Benjamin Macé et Ewen Fernandez s’étaient heurtés à la Fédération française des sports de glace. Sans soutien, ils s’étaient quand même débrouillés pour réaliser l’exploit de qualifier la poursuite par équipe aux Jeux olympiques de Sotchi (8e). Dans la foulée, le moins capé, Fernandez, avait déjà jeté l’éponge. Cette fois, c’est donc Macé qui s’incline devant les obstacles. «Mentalement, c’est beaucoup trop dur», insiste-t-il.

Venu du short-track, où il avait participé à la finale du relais aux Jeux de Vancouver en 2010 (5e), le sprinter a très vite réussi la bascule sur la grande piste. En décembre 2011, sur l’anneau de Heerenveen (Pays-Bas), il épatait le milieu en se hissant à la quatrième place du 1500m. L’ennui, c’est qu’il n’existe justement pas d’anneau en France, que ces hommes doivent s’exiler à l’étranger. Ce qui coûte cher. Cette saison, la FFSG a payé les frais pour les Coupes du monde et les récents Championnats du monde par distance, où Contin a décroché la première médaille (3e en mass-start) d’un Français depuis André Kouprianoff en 1950 (2e du allround), et où Benjamin Macé a terminé 20e sur 1500m.

«J’avais signé un contrat d’objectif avec la fédé, ils devraient de ce fait me rembourser 1800 euros des frais que j’ai engagés pour ma préparation», précise-t-il. Une goutte d’eau pour celui qui a pourtant réussi à limiter au maximum les charges (entre 5000 et 6000 euros quand même), en s’envolant début octobre pour Milkwaukee (Etats-Unis), où il a été hébergé dans une famille. «J’avais réalisé un bon test là-bas mais réussir quand tu galères autant, que tu es tout seul, ce n’est pas possible», croit-il. Bien sûr, Benjamin Macé refuse de fermer la porte. Il a d’ailleurs apprécié ses discussions avec le nouveau DTN des sports de glace, Thierry Soler, qui s’était déplacé aux Mondiaux par distance. «Il a l’air d’un mec bien mais je ne sais pas ce qu’il pourra faire pour la grande piste, de quels moyens il pourrait disposer», interroge le patineur dont l’inquiétude se porte ailleurs désormais. «Il n’y a rien pour faire le pont entre la carrière sportive et la reconversion», constate-t-il, désabusé.

«Réussir quand tu galères autant, que tu es tout seul, ce n'est pas possible»
En attendant Davis.- Sur la glace d'Astana, et en l'absence de la Sud-Coréenne Lee Sang-hwa, opérée du genou, ce sont les Canadiennes Heather Richardson et Brittany Bowe qui font figure de favorites. Chez les hommes, le Russe Pavel Koulijnikov, révélation de l'année, retrouvera le double tenant du titre néerlandais Michel Mulder, et l'inoxydable Shani Davis, encore très dangereux sur 1000m. Ces Mondiaux de sprint se déroulent sur deux jours avec, au programme, deux 500m et deux 1000m.
publié le 28 février 2015 à 08h30 mis à jour le 28 février 2015 à 10h00
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