Nicolas Sarkozy, lors d'une réunion avec des entrepreneurs en bâtiment le 25 octobre 2016 à Paris

Nicolas Sarkozy est devenu administrateur indépendant d'AccorHotels le 21 février 2017.

afp.com/PHILIPPE LOPEZ

Pour Nicolas Sarkozy, les affaires continuent. Et pas seulement sur le plan judiciaire. L'ancien président de la République, mis en examen fin mars pour des soupçons de financement libyen lors de sa campagne de 2007, a touché 86 355 euros de jetons de présence l'an dernier chez le groupe AccorHotels.

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L'homme politique avait rejoint le conseil d'administration de la société en février 2017 pour présider le comité de stratégie internationale. Composée de six personnes, cette instance s'est réunie à deux reprises l'an dernier afin d'évoquer la situation notamment en Afrique, au Moyen-Orient... et en Asie. Dans ses nouvelles fonctions, l'avocat s'est aussi engagé personnellement à ne fournir aucune prestation de conseil juridique à Accor, même si le cabinet Selas Claude & Sarkozy, dont il reste le directeur général, peut facturer des honoraires dont les montants devront rester insignifiants.

Ami de longue date avec Sébastien Bazin

Nicolas Sarkozy est un ami de longue date de Sébastien Bazin, le PDG du groupe hôtelier, dont la fille cadette a fait partie des enfants de 3 à 4 ans pris en otage par Human Bomb (HB) en mai 1993. A cette époque, toute une classe d'une école maternelle de Neuilly-sur-Seine avait été la cible de HB et Nicolas Sarkozy, alors maire de la ville, avait négocié la libération des otages. Les routes des deux hommes se sont recroisées en 2011 lorsque le PSG, le club de football alors détenu par le fonds Colony Capital Europe, présidé par Sébastien Bazin, était revendu à Qatar Sport Investment (QSI) par l'entremise de Nicolas Sarkozy. D'ailleurs, dans le comité stratégique d'Accor, figure depuis mars 2017 Sheikh Nawaf Bin Jassim Bin Jabor Al-Thani, dont la nomination a été proposée par ... Qatar Investment Authority, le fonds souverain du pays.

Un taux d'assiduité de 93%

Selon une étude réalisée l'an dernier par le cabinet Spencer Stuart, les quarante entreprises françaises du CAC ont distribué en moyenne à leurs administrateurs et membres de conseil de surveillance 87 780 euros de jetons de présence en 2016, contre 65 257 euros en 2012. Soit une hausse de 34,5% en quatre ans ! Mais pour toucher cet argent, encore faut-il assister à tous les conseils. Et Nicolas Sarkozy a assisté à 14 réunions en 2017, soit un taux d'assiduité de 93%. En attendant, les émoluments de l'ex-président de la République sont bien supérieurs à ceux de l'ancienne première dame, Bernadette Chirac (15 000 euros), et du ministre des Affaires étrangères de Lionel Jospin, Hubert Védrine (56 875 euros), tous deux administrateurs chez LVMH.

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