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Quel programme pour l'Europe ? Les réponses de Jordan Bardella, tête de liste RN
Jordan Bardella, tête de liste du RN pour les élections européennes, a répondu à notre questionnaire sur son programme.
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Quel programme pour l'Europe ? Les réponses de Jordan Bardella, tête de liste RN

Elections européennes

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Tête de liste du Rassemblement national pour les élections européennes, Jordan Bardella a répondu au questionnaire de Marianne sur l’Europe. Un tour d'horizon concis de sa vision et de son programme.

Marianne a adressé un questionnaire aux principales têtes de liste des élections européennes du 26 mai. Tous ces candidats ont répondu par écrit à ces questions, par oui ou par non. Retrouvez ici les réponses de toutes les têtes de liste et répondez à votre tour à notre quiz pour savoir quel candidat correspond le mieux à vos opinions !

Êtes-vous favorable à l’ouverture de négociations commerciales avec les Etats-Unis, avalisée le 15 avril par les Etats membres ?

Non. Washington a témoigné de sa volonté d’intégrer l’agriculture à cet accord commercial. Or, la France et ses agriculteurs seraient les premiers perdants de ce TTIP/TAFTA masqué. Nous devons mettre un terme aux accords de libre-échange dérégulés et soutenir nos filières par le patriotisme économique, actuellement interdit par l’UE.

Faut-il réformer le droit européen de la concurrence pour permettre des fusions du type Alstom-Siemens, interdite par la Commission en février ?

Oui, mais... La France doit rompre avec le principe de « concurrence libre et non-faussée » imposé par Bruxelles. La défense de nos intérêts et le total soutien de l’État-stratège aux fleurons industriels français doivent être possibles. Aucun projet européen n’aboutira sans une stratégie industrielle nationale forte !

Faut-il respecter les critères de Maastricht, qui interdisent un déficit public supérieur à 3% du PIB ?

Non ! La règle des 3% de déficit est aujourd’hui la seule et unique ambition politique et économique de la construction européenne. Ces dogmes de technocrates ont contraint nos nations à l’austérité et à la casse des services publics. La France doit retrouver sa souveraineté budgétaire.

Faut-il mettre en place un budget de la zone euro ?

Non. Dans sa contribution au budget de l’Union européenne, la France donne déjà plus qu’elle ne reçoit. Un budget de la zone euro aggraverait la situation : coûteux pour les Français, il démantèlerait davantage encore notre souveraineté économique et budgétaire.

Les demandes d’asiles doivent être examinées dans les ambassades et les consulats des pays de départ.

Faut-il supprimer le règlement de Dublin, qui prévoit l’examen d’une demande d’asile dans le pays d’entrée du migrant ?

Oui. La France doit retrouver l’entier contrôle de ses frontières et de sa politique migratoire. L’asile a été dévoyé de sa philosophie initiale. Les demandes d’asiles doivent être examinées dans les ambassades et les consulats des pays de départ.

Faut-il créer un mécanisme européen de droit d’asile ?

Non. C’est aux nations et aux peuples de décider souverainement de leur politique d’immigration et, finalement, de qui entre ou non dans la maison France. Une coopération européenne est toutefois possible afin de prêter main forte aux pays qui subiraient un afflux migratoire majeur (mais exclusivement à leur demande).

Voterez-vous la réforme de la politique agricole commune (PAC), qui prévoit une baisse de son budget et une plus grande latitude des Etats ?

Non. Bruxelles livre nos agriculteurs à une concurrence déloyale insoutenable. Ces aides financières sont essentielles. Mais la PAC, très défaillante, n’est rien d’autre que la contribution de la France au budget de l’UE. La PAC doit laisser place à la PAF (Politique Agricole Française), pour protéger le savoir-faire et l’excellence agricole nationale.

Nous devons inverser le coût de la distance en détaxant la proximité.

Faut-il instaurer une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne ?

Non. La taxe carbone aux frontières européennes n’empêchera pas les délocalisations et la concurrence à l’intérieur de l’UE, également coûteuses socialement et écologiquement. Nous devons inverser le coût de la distance en détaxant la proximité : le localisme, c’est l’avenir !

Faut-il instaurer un salaire minimum européen ?

Non. Personne ne peut croire au mythe de l’harmonisation d’économies si différentes, comme la France (coût horaire du travail : 36 €) et la Bulgarie (coût horaire du travail : 4,90 €). L’urgence, c’est de supprimer la directive du travail détaché.

Faut-il sortir de l’Otan ?

Oui. J’y suis à titre personnel favorable. Cette organisation vieille de la guerre froide a perdu sa légitimité passée dans un monde devenu multipolaire. La France doit adopter des relations stratégiques équilibrées, avec les États-Unis comme avec la Russie de Poutine.

Faut-il créer une armée européenne ?

Non. Les pays européens ont des intérêts divergents, notamment en matière de stratégie d’armement. La France a une voix singulière à porter, elle détient une armée puissante et la bombe nucléaire. De plus, je refuse l’idée qu’un Jean-Claude Juncker puisse décider d’envoyer nos soldats à l’étranger verser leur sang...

Nous devons remplacer cette Union européenne carcérale au profit d’une Europe des nations libres.

Concernant le Brexit, faut-il exiger des Britanniques qu’ils sortent de l’Union européenne le plus vite possible, quitte à ne pas trouver d’accord ?

Non, car un accord serait toujours préférable et cela pénaliserait nos pêcheurs et nos entreprises. Mieux vaut un bon divorce qu’un mauvais mariage. Le vote des Britanniques doit être respecté. Nous avons toujours commercer ensemble et continuerons de le faire ! De plus, l’économie britannique est solide et s’en sortira très bien.

Faut-il accepter l’adhésion d’autres Etats à l’Union européenne ?

Non. Stop à l’élargissement. L’Europe civilisation ne peut accepter non plus des pays aux valeurs si divergentes sur la laïcité et l’égalité homme-femme à l’image de la Turquie.

Au fait, la France doit-elle rester dans l’Union européenne ?

Oui mais à la condition qu’elle récupère ses leviers de souveraineté essentiels (patriotisme économique, budget, immigration et primauté du droit national). Avec nos alliés et l’ensemble des partis souverainistes, nous devons remplacer cette Union européenne carcérale au profit d’une Europe des nations libres, souveraines et libérée de la Commission européenne.

Faut-il changer les traités européens ?

Oui. La France doit l’exiger par la négociation. L’Union européenne organise aujourd’hui l’impuissance collective et affaiblit les nations qui la composent. Stop ou encore, c’est tout l’enjeu du 26 mai 2019 et des années qui viennent !

L’Europe est avant tout une réalité géographique et civilisationnelle qui dépasse la technocratie bruxelloise.

Savez-vous dans quel groupe politique vous siégerez au Parlement européen ?

Oui. Nous continuerons le travail de rassemblement initié par Marine Le Pen dès 2014 au sein du groupe ENL (Europe des Nations et des Libertés). Notre allié italien Matteo Salvini y joue aujourd’hui un rôle clé : de nouveaux alliés d’Espagne, d’Allemagne, du Danemark, ou de Finlande nous rejoindront je le crois.

Pensez-vous qu’il existe un peuple européen ?

Non, pas un mais des peuples européens... L’Europe est avant tout une réalité géographique et civilisationnelle qui dépasse la technocratie bruxelloise. L’Europe est forte par la diversité des nations et des peuples qui la constituent. En réalité, leur construction européenne a 60 ans, la nôtre en a 3000 !

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne