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Nicolas Hulot est-il crédible ?

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Nicolas Hulot est-il crédible ?

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Tout le monde a le droit de changer d'avis. C'est en tout cas ce que pense le candidat à la présidentielle Nicolas Hulot. En matière de nucléaire, c'est un virage à 180° qu'a opéré l'ancien animateur de TF1 longtemps sponsorisé par EDF. Lundi dernier, il a affirmé que "l'objectif de sortir du nucléaire est un objectif prioritaire". "Fukushima est une démonstration qui achève de me convaincre que le nucléaire ne peut plus être la réponse à l'avenir énergétique de la planète", a-t-il ajouté. Un message clair et net pour celui qui jusque-là était resté dans le flou sur cette question lors de l'annonce de sa candidature. C'est que le postulant à la fonction suprême a des galons à gagner au sein de la mouvance écologique, même s'il se défend d'être opportuniste. "Je n'affûte pas mes convictions à l'aune de ce que les militants écologistes ont envie d'entendre. Je faisais partie de ceux qui accordaient une certaine confiance aux arguments des ingénieurs pronucléaires. Leurs arguments s'émoussent aujourd'hui à l'épreuve des faits. Je chemine. Je ne suis pas dogmatique." Mais le chemin risque d'être encore long pour Nicolas Hulot. Car Les Verts ne se laissent pas convaincre aussi facilement. Présent à la manifestation à Strasbourg pour demander la fermeture de la centrale de Fessenheim, il a essuyé les quolibets de manifestants écolos. "Mascarade", "Hulot, à l'eau", "Nicolas, t'as ton shampoing Ushuaïa ?", le nouveau converti en a entendu des vertes et des pas mûres. Hulot est-il sincère ? C'est la question que les écolos pur jus se posent. Stéphane Lhomme, président de l'Observatoire du nucléaire et candidat à la primaire d'Europe Ecologie-Les Verts pour 2012, s'est fait son idée. Pour lui, "Nicolas Hulotse réveille un peu trop tard. Il faudra maintenant qu'il lève l'ambiguïté sur la durée de sortie du nucléaire. Il n'est pas un écologiste crédible, pour moi, il reste le candidat des multinationales avec EDF, Bouygues et L'Oréal comme sponsors". Et vlan ! A côté, Cécile Duflot, secrétaire nationale d'EELV, a l'air d'une gentille petite fille. "Il y a des moments de prise de conscience définitive, et je crois que c'est aujourd'hui le cas pour Nicolas Hulot comme pour bien d'autres personnes." Ouf !

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne