Avec la réforme du code du travail qui fait parler, le débat sur le congé menstruel - qui consiste à donner aux femmes un ou plusieurs jours de congés pendant leurs règles - refait surface. Hier, le journaliste Jean-Jacques Bourdin interrogeait à son micro de RMC Jack Parker, auteur du livre "Grand Mystère des règles : Pour en finir avec un tabou vieux comme le monde" qui donnait son avis. 

Si la mise en place de ce congé fait débat, l'Assurance Maladie rappelle que les règles douloureuses - autrement nommées "dysménorrhées" - sont un vrai cas à ne pas prendre à la légère. En effet, plus d'une femme sur deux en souffrirait. Concrètement, cela se manifeste par des douleurs violentes dans le bas du ventre, par des crampes, et même par une gène allant jusque dans le dos et parfois dans les jambes. Ces symptômes peuvent entraîner des difficultés à se concentrer ou à effectuer certaines tâches professionnelles, d'où l'idée de ce congé. Pour appuyer ces arguments, Jack Parker donne la chanteuse Imany en exemple, très engagée pour libérer la parole sur ces sujets : "Imany en a parlé : elle est parfois à 15 cachets avant de monter sur scène."

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Jack Parker qui prône la mise en place du congé mentruel a subi de lourdes critiques sur les réseaux sociaux. Beaucoup ont peine à croire que les règles entraînent de telles douleurs, considérant ce congé comme illégitime. Et c'est une majorité d'hommes, qui s'est insurgée...

S'est alors instauré un débat entre les hommes et les femmes, incapables de trouver une entente sur ce point.

Une réalité visiblement pas prise au sérieux par tout le monde, alors qu'elle concerne la moitié de la population. Un vrai tabou dont n'aiment pas parler les hommes, dont les femmes se cachent bien qu'elles témoignent de plus en plus, renforcé par un conservatisme des médecins ou une réticence : comment estimer la normalité des douleurs menstruelles, cela n'entraînerait-il pas un abus ? Interrogé par RMC, le médecin gynécologue Alain Tamborini, spécialiste des problèmes hormonaux, a témoigné : "Si une patiente me demande un congé menstruel, j’essaierai d’abord de savoir pourquoi. Pourquoi elle se sent handicapée un, deux ou trois jours par cycle. D’autre part, il faut faire des examens, des explorations. Il y a des moyens d’exploration, des moyens de diagnostic, et surtout des moyens thérapeutiques. Il ne faut surtout pas considérer ça comme normal. Donc au lieu de demander un congé, je propose d’expliquer pourquoi elle a mal et de trouver une solution."

Un débat nécessaire, qui permettra sûrement d'avancer sur un éventuel projet, comme en Italie où un texte est en cours d'étude. Dans ce domaine, c'est l'Asie qui nous devance, puisque le Japon a établi le congé menstruel il y a bien longtemps, en 1947, avec la « seirikyuuka » (le congé physiologique). Il a été rejoint en 2001 par la Corée du Sud et l'Indonésie. En Italie, certaines entreprises l'appliquent déjà, sans avoir attendu le texte de loi.