Quand l'impossible devient possible

Ne pas lire si vous n'avez pas vu le film

On l'appelait le bonhomme qui casse, il devint celui qui rendit possible l'impossible.

L'impossible de croire à l'existence de personnes dotées de capacités hors du commun, dépassant nos croyances et nos perceptions du réel. Le possible qui peut finalement se métamorphoser en quelque chose de surnaturel chez certains individus (l'intelligence, la force physique, la perception, l'intuition).
Là s'inscrit tout d'abord la puissance de Glass et de la trilogie dans son ensemble. Rester dans une forme de réalisme permettant au spectateur de pouvoir s'identifier dans ces protagonistes à l'apparence "normales" tout en flirtant avec le sentiment qu'un super-pouvoir n'est pas forcément ce que l'on croit.

Chacun des 3 "super héros" nous apparaît plus humain que jamais, avec des fragilités d'ordre psychique et physique. Leurs faiblesses deviennent justement leurs forces, Elijah est atteint de la maladie des os de verres, en contrepartie il développe une intelligence miraculeuse. Kevin est atteint de trouble dissociatif de l'identité en lien avec une enfance traumatisante, il développe une capacité physique transcendante. Et enfin David incarne le monsieur tout le monde, incapable de se croire porteur de capacités surhumaines, qu'il finira par développer à force de remises en question.

Shyamalan exploite à merveille cette force qu'il a su donner à cette trilogie et tout particulièrement dans ce dernier film.

Il accentue brillamment ce sentiment d'impossible de se croire doté de super pouvoir, en internant les personnages principaux et les faisans passer pour fou. Quoi de plus logique au regard de notre société actuelle, que de considérer quelqu'un de différent ou avec une autre vision de la réalité, comme un paria à faire rentrer dans le moule ?

Par la suite, il arrive à réinscrire tout le poids et la force dans la croyance des comics pour Elijah. La société secrète (critiqué par beaucoup) existante, est fortement logique, suivant simplement la réalité établi par les comics (et donc celle décrite par Mr Glass).

Le final s'ancre également dans le possible, en flirtant toujours avec l'impossible, berner la surveillance d'un centre ultra protégé en fauteuil roulant, tordre une barre en fer, renverser une voiture à mains nues / mourir de son péché, mourir noyé, mourir d'une balle... Ce combat prosaïque vient conclure cette théorisation de l'impossible rendu possible, en ne Marvelisant pas ce que le spectateur fan de blockbusters attend. Un fight spectaculaire de super héros en haut d'une tour immense, quoi de plus attendu comme épilogue ? Et bien non, un paysage basique est là pour le remplacer, le jardin d'un hôpital, pas de fioriture, pas de FX à outrance dénaturant le réel et le champ du possible.

Et l'histoire se termine enfin, avec cette impossible réalité enfin dévoilée au reste du monde, par le seul moyen par lequel vous et moi ferions passer un tel message, les réseaux sociaux...

Libre à vous par la suite de penser si ce message fera émerger une nouvelle réalité, ou si au contraire il finira par être rendu impossible à imaginer et se réaliser...

JohnDurden
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le 20 janv. 2019

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JohnDurden

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