C'est ce dont est victime le personnage principal ; l'introduction le démontre. Jean-Pierre Bacri incarne un organisateur de mariage droit dans ses chaussures habillées. Les codes et normes d'un mariage dans ce qu'il y a de plus classique, il prendra le soin de respecter. C'est un peu le Amonbofis de l’événementiel, dirions-nous. Le changement, l'audace, la témérité et la spontanéité lui sont complètement étranger. Tiens, c'est exactement le même profil des réalisateurs Eric Toledano et Olivier Nakache dans cette œuvre..
Et voilà, reprenons des blagues usées, périmées et mainte fois recyclées [la blague du poulet franchement], des situations clichées tournées en grand guignolesques auxquelles on n'y croit pas une seconde et des personnages cartoonesques qui ne sont là uniquement pour distribuer des plaisanteries souvent de mauvais goût. Aucune construction narrative autour de chacun des personnages, tous possèdent un back-story aussi légers que les expériences de James, l'animateur. Les clichés sont tellement accentués que le film prend les traits d'un de ces petits dessins-animés d'une chaîne télévisée ; le jeune garçon fin à grands cheveux bouclés, ah beh oui comment peut-on oublier le grand standard d'un jeune ado français.
Dans Le Sens de la fête, Jean-Pierre Bacri semble censé représenter un référentiel de normalité parmi toute la débilité qui l'entoure. J'ai l'impression de toute manière que l'humour des comédies français se caractérise un peu de cette seule et unique manière ; la débilité. C'est une bonne chose en soit, mais elle ne peut se suffire à elle-même. Jean-Paul Rouve et Gilles Lellouche sont bien trop mis en avant, alors que leur personnage sont vides de personnalité, à l'instar des figurants les entourant.
Petite folie toute de même, quelques jeunes visages de la scène humoristique s'invitent à la fête. Bon, eh bien au moins ce film a le mérite de montrer que jouer sur scène et jouer sur un plateau de tournage, ce n'est pas absolument pas pareil. On ne distribue pas ses vannes à la queue leu-leu pour ensuite sortir du champ comme on le ferait sur scène. Oui, c'est un peu ça Le Sens de la fête, c'est une sorte de scène géante dans laquelle déambule quelques amis du grand et du petit écran. Je vois malheureusement des courts métrage d'amateur sur les réseaux sociaux qui prennent la peine de creuser bien plus loin dans l'humour et l'originalité.
Tout de même, le film se laisse regarder. Il y a un début, un milieu et une fin. Et finalement, la scène finale dans laquelle l'équipe fait preuve d'originalité et de spontanéité est surement l'une des plus réussie : ambiance chaleureuse et cocktail culturel plus que plaisant. C'est d'ailleurs à ce moment-là de l'écriture, que les scénaristes auraient dû tilter non ? Ou est-ce alors vraiment de l'auto-dérision ? Dans ce cas là, ça ne serait pas malin non plus.