Très convenu, tant dans le fond que dans la forme...

Dès le début, le film donne cette irrémédiable impression que l’on a affaire à un téléfilm. Sa mise en scène, ses reconstitutions en fond-vert (nauséeux), ses décors auquel on n’y croit pas, son étalage de quincaillerie du XIXème / XXème siècle, ses costumes, … rien n’est réellement fait pour nous convaincre. Sans doute la faute à un manque de moyen ?


C’est d’autant plus regrettable que l’on aurait voulu y croire, de la part de Marjane Satrapi (Persepolis - 2007 & The Voices - 2014), qui adapte ici le roman graphique "Radioactive : A Tale of Love and Fallout" de Lauren Redniss.


La réalisatrice dresse ici un biopic mitigé sur l’une des plus importantes scientifiques de l’Histoire (première femme à avoir reçu le prix Nobel et à ce jour la seule femme à en avoir reçu deux). Elle dresse le portrait d’une femme à poigne, qui ne se laisse rien imposer, encore plus dans un milieu dominé par les hommes. De sa rencontre avec Pierre Curie à leur découverte de deux nouveaux éléments (le radium et le polonium), à leur renommée internationale (couronnée par un Prix Nobel), la réalisatrice lève le voile sur une découverte majeure du siècle dernier qui hélas… ne sera pas sans conséquence (en dehors des indéniables progrès technologiques que l’on doit à cette découverte).


Ce qui est intéressant avec ce biopic, c’est la temporalité. Marjane Satrapi se permet des bonds dans le temps, où chaque décennie permet de mettre en lumière ce qu’aura permis la découverte de Pierre & Marie Curie. Si leur découverte sera un pas de géant pour la science, avec les premiers traitements de curiethérapie et de radiothérapie. Hélas, elle ne tardera pas à montrer son côté néfaste, avec notamment les premiers tests de la bombe H aux États-Unis au début des années 40, en passant par l’explosion de la tristement célèbre "Little Boy" à Hiroshima (1945) jusqu’à l’explosion du réacteur n°4 de Tchernobyl (1986).


Très convenu, tant dans le fond que dans la forme, Radioactive (2020) s’échine à dresser le portrait des bienfaits et des méfaits d’une telle découverte scientifique. Si Rosamund Pike s’avère convaincante, il n’en sera pas toujours de même avec la mise en scène. Production britannique oblige, tous les protagonistes sont anglais et parlent… la langue de Shakespeare. Ce qui s’avère pour le moins original, lorsque l’on sait que Marie Curie était polonaise (la séquence entre elle et sa mère, parlant anglais décrédibilise totalement la scène). Et quand plus des ¾ du film sont censés se dérouler à Paris et que l’intégralité du casting ne parle pas la langue de Molière, là-aussi visiblement il ne faut pas être trop tatillon…


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RENGER
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le 5 juil. 2020

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